Artisanat d'Art

Un statut pour les artisans d’Art

La nouvelle loi artisanat, commerce et très petites entreprises, prévoit de reconnaitre enfin les artisans d’art. Jusqu’à maintenant, ils n’avaient pas d’existence légale.

Qui sont les artisans d’art ?

En fonction de leur discipline, les artisans d’art se classaient parmi les artistes, les artisans, les professions libérales et, plus récemment, les autoentrepreneurs. Ce vide juridique était curieux car un souffleur de verre, un peintre sur céramique, une joaillère ou un potier par exemple, n’ont pas grand chose à voir avec un acrobate de cirque, un maçon, un médecin ou un dépanneur multi-service ! Il était temps que la loi remédie à cela et reconnaisse ces artisans d’art comme un secteur économique à part entière.

La loi indique que leur activité se distingue « par la maitrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière » en ajoutant obligatoirement « un apport artistique ». Cela résume bien l’activité des artisans d’art, qui vont jouir ainsi d’une meilleure visibilité et d’un véritable statut leur évitant d’être bien souvent en porte-à-faux. Par ailleurs, cela va permettre d’harmoniser les statuts fiscaux et sociaux des artisans d’art car selon qu’on cotise à la Maison des Artistes ou au RSI, le fossé est grand !…

On se souvient du slogan selon lequel l’Artisanat est le premier employeur de France : on compte aujourd’hui 1 million d’entreprises de l’artisanat (3 millions d’actifs pour un chiffre d’affaires de 268 Mds d’EUR). Mais on a amalgamé les notions d’artisan, d’artisan qualifié et de maître artisan dans un ensemble illisible : il faut donc supprimer la notion « d’artisan qualifié » car un artisan devra maintenant être qualifié par un diplôme.

La nouvelle loi Artisanat, Commerce et Très Petites Entreprises

Sylvia Pinel, alors ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme du gouvernement Ayrault, avait fait adopter le projet de loi « Artisanat, Commerce, Très Petites Entreprises » en première lecture à une très large majorité à l’Assemblée nationale en février 2014, puis au Sénat en avril 2014. La commission mixte parlementaire l’a également adopté mercredi 21 mai 2014. Il entrera donc en application à partir du 1er janvier 2015, notamment pour requalifier la qualité et les savoir-faire des artisans d’art.

La loi reconnait donc l’apport artistique des métiers d’art, qui contribuent au rayonnement des savoir-faire français en matière d’artisanat. Pour éviter les dérives, elle prévoit que les ministres chargés respectivement de l’Artisanat et de la Culture arrêtent une liste des métiers d’art.

Les métiers d’art touristiquement parlant

Les musées des arts et traditions populaires sont souvent le reflet de la vie en société de la paysannerie et de l’artisanat français à une certaine époque : en quelque sorte, ces musées conservent une certaine mémoire des savoir-faire et réalisations des artisans d’art.

D’ailleurs, encore aujourd’hui, où que vous alliez en France, parmi les visites à faire ou proposées par les Office de Tourisme, figurent en bonne place, la découverte du travail d’un sertisseur de bijoux ou d’un créateur de marqueterie, d’un ferronnier d’art, d’un vitrailliste ou d’un artisan du cuir, pour n’en citer que quelques uns. De plus en plus, ces artisans d’art proposent également des ateliers d’initiation ou ateliers découverte, en ayant également une vitrine internet permettant de présenter – voire de vendre – leurs oeuvres.

Ils contribuent eux aussi au rayonnement du patrimoine et des savoir-faire français : il était temps qu’on leur offre une reconnaissance administrative.

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